Des AGC sur batteries en région AURA

En partenariat avec 4 autres régions (Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et PACA), la région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé d’expérimenter le remplacement, sur l’une des rames de son parc d’AGC, des moteurs diesel par des batteries.

A hauteur d’une rame par région associée à ce projet de « verdissement » des TER, ce mini parc permettra, à partir de 2022, de mener à bien les campagnes d’essais et de valider la pérennité du concept. Si les essais sont concluants, la mise en service commerciale est envisagée pour 2023. En ce qui concerne notre région, la rame modifiée devrait circuler sur la ligne de la Dombes reliant Lyon à Bourg en Bresse.

Du côté technique, la question qui se pose est : comment alimenter les batteries qui sont censées se substituer aux moteurs diesel ? Ces batteries seront alimentées à la fois par la caténaire lorsque la rame circulera ou stationnera sous caténaire, ainsi que lors des phases de freinage. Niveau autonomie, les batteries sont annoncées pouvoir tenir sur une distance de 80 kilomètres, et ce pour une durée garantie de 10 ans. Si l’on se base, dans notre région, sur la ligne Lyon-Bourg, longue d’une soixantaine de kilomètres entre la préfecture aindinoise et la gare de Lyon Perrache, cela signifie donc que la rame modifiée ne pourra effectuer qu’un trajet dans un sens alimentée sur ses batteries (50 kilomètres non électrifiées entre Sathonay et Bourg). Les campagnes d’essais devront donc valider le temps de recharge des batteries sous caténaires, donnée indispensable pour confirmer que ce concept puisse être utilisé sans problème sur la plus grande majorité du réseau. A titre d’exemple, une ligne comme Saint-Etienne-Roanne est à la limite des 80 kilomètres d’autonomie, quand des lignes comme Lyon-Roanne ou Lyon-Paray le Monial dépassent cette limite d’autonomie annoncée. Autre question qui restera à résoudre : quid des coûts d’entretien et de maintenance pour une rame ainsi modifiée par rapport à une rame classique ?

Les campagnes d’essais seront donc essentielles, non seulement, comme déjà évoqué, pour valider le concept, mais aussi pour déterminer si des rames modifiées ne constitueront pas un sous-parc utilisable uniquement sur une partie des lignes TER de la région, auquel cas l’effort financier pour réduire les émissions du matériel TER risquerait d’être, au final, contre-productif… Début de réponses à partir de l’année prochaine ! Pour les curieux, le communiqué de presse détaillant ce projet est consultable ci-dessous.

CP_NR_Batteries_AGC_FR_VDefinitive_25-01-2021