Rhônexpress : une chance pour la gare TGV ?

Rhônexpress, liaison rapide par tram-train entre la gare de Lyon Part-Dieu et l’aéroport Lyon St-Exupéry, a officiellement commencé son service le 9 août dernier. Utilisant la plateforme du tram T3 jusque Meyzieu, une partie de l’ancienne ligne du CFEL puis une partie entièrement neuve pour contourner Pusignan et atteindre les pistes, les 6 rames Tango du constructeur suisse Stadler relient tous les 1/4 d’heure la gare à l’aéroport en moins de 30 minutes garanti (toutes les 1/2 heures de 5h à 6h et de 21h à minuit), remplaçant ainsi les cars Satobus qui reliaient, eux, Perrache à l’aéroport, avec arrêts à Part Dieu, Grange-Blanche et Mermoz (Rhônexpress marque l’arrêt à Vaulx-Carré de Soie et Meyzieu ZI).

Outre les considérations techniques (1ère ligne en France à être parcourue par 2 services issues de 2 exploitants différents) et financières (13€ l’aller avec Rhônexpress contre 8,50 avec feu Satobus), il serait intéressant de se demander si Rhônexpress peut avoir un impact sur la fréquentation de la gare TGV de St Exupéry. Si l’aéroport est désormais plus facile d’accès depuis la ville, ces améliorations peuvent-elles influencer sur la fréquence des dessertes TGV de la gare ? Concrètement, aujourd’hui, St Exupéry TGV voit s’arrêter 24 trains en semaine ( de/vers Grenoble, Annecy, Milan, Miramas et Avignon). Si l’on essaie de comparer les prix d’un aller simple en semaine entre Paris et Part Dieu d’une part, et St Exupéry d’autre part, on obtient exactement les mêmes tarifs, pour une distance quasi identique (410 km pour St Ex contre 398 pour Part Dieu). Si l’on rajoute le prix de Rhônexpress, l’option aéroport perd tout intérêt ! Même constat avec Grenoble par exemple, même si la comparaison est biaisée par le fait qu’on emprunte un TER vers Part Dieu contre un TGV pour St Exupéry… Autant dire qu’on est pas prêt de voir augmenter le nombre de TGV s’arrêter sous la verrière de Calatrava !

La solution ? Intégrer le parcours par Rhônexpress dans la tarification SNCF par exemple, même si cela relève plutôt du voeu pieu et de l’utopie que d’une possible réalisation, lorsque l’on pense qu’on parle depuis des années d’une tarification zonale dans les transports lyonnais (TCL + TER) à l’image de ce qui se pratique (à une toute autre échelle certes…) en région parisienne, sans compter les projets de desserte TER de l’aéroport depuis les Alpes notamment. D’autant plus que la société exploitante de Rhônexpress ne peut compter que sur les recettes billetterie pour assurer son équilibre financier. On l’aura donc compris, Rhônexpress est donc bien uniquement une chance de développement pour l’aéroport en lui-même, mais pas pour sa gare TGV, qui semble condamnée à regarder filer les TGV sans espoir de voir s’en arrêter plus qu’à l’heure actuelle…