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La BB 67337 en UM avec une de ses soeurs dans la courbe d'entrée de la gare de Neuville sur Saône le 10 juin 2004. Ce train est le dernier subsistant sur cette ligne promise à un avenir plus radieux... | ||||||||
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La Zone Industrielle de Neuville est située sur la commune du même nom, elle-même sise sur la rive gauche de la Saône, à une douzaine de kilomètres de la Capitale des Gaules. Ferroviairement parlant, Neuville est située sur l'ancienne ligne Lyon Croix Rousse-Trévoux (département de l'Ain), précisément au PK 16,001 en ce qui concerne le BV. Cette ligne, pour pittoresque qu'elle soit, est aujourd'hui réduite à la portion congrue, puisqu'elle est d'une part limitée à la Z.I. de Neuville, et que d'autre part, elle n'est plus desservie que par un AR journalier pour l'alimentation des usines, principalement des usines chimiques, situés dans la Z.I. Mais revenons d'abord sur les origines de cette ligne. |
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La plaque du PN 28, juste avant la Zone Industrielle. On voit bien ici les anciens points extrêmes de la ligne, Lyon Croix Rousse et Trévoux, témoignages d'un passé révolu... |
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La ligne Lyon Croix Rousse-Trévoux a été inaugurée en 2 parties : de Croix Rousse à Sathonay le 30 juillet 1863 par la Compagnie du Chemin de fer de Lyon Croix Rousse à Sathonay, puis de Sathonay à Trévoux le 1er juin 1882 par la Compagnie des Dombes et des Chemins de fer du Sud Est (DSE), qui avait entre temps absorbé la précédente. Comme toutes les compagnies de la région, elle a par la suite intégré le giron du PLM en 1897. L'origine de la ligne était situé dans le quartier lyonnais de la Croix Rousse, au pied de la station supérieure du funiculaire de la rue Terme. Elle traversait ensuite le Boulevard de la Croix Rousse, puis gagnait Caluire, Cuire et Montessuy. Parvenue à Sathonay, gare située sur la ligne des Dombes Lyon-Bourg en Bresse, elle gravissait les collines surplombant la Saône, desservissait Fontaines, Fleurieu, Neuville, Genay, Reyrieux, et parvenait au terminus de Trévoux après un voyage de 25,101 kilomètres. Après la fermeture aux voyageurs, intervenue le 5 décembre 1938, la ligne fut dévolue aux marchandises. Néanmoins, la desserte Croix Rousse-Sathonay, assurée par locotracteur, fut arrêtée le 28 septembre 1975, pour cause de travaux du métro C qui devait utiliser ses emprises. Le parcours terminal à l'air libre de cette ligne de métro unique (seule ligne de métro à crémaillère au monde) s'effectue donc sur les rails de la ligne de Trévoux. Le dépôt-atelier de la ligne C est d'ailleurs situé à l'emplacement de l'ancienne gare marchandises Croix Rousse 2. |
Ci-dessus, le profil d'origine de la ligne, incluant les sections aujourd'hui disparues, ainsi que le funiculaire de la rue Terme, devenu tunnel routier | |||||||
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Le B.V. de la gare de Neuville, bâtiment à 2 portes, caractéristique du style architectural instauré sur la ligne par la Compagnie des Dombes. | ||||||||
La partie allant de Sathonay à Trévoux est quant à elle toujours en place, bien que la desserte de la ligne soit désormais limitée à Neuville, plus précisemment à la Zone Industrielle de Neuville, siège de nombreux entrepôts en bord d'autoroute. Cette portion voit donc circuler quotidiennement un AR pour alimenter ces entrepôts, ainsi que des usines chimiques. Cet AR a pour origine le triage de Sibelin, et est tracté par les BB 67300 du dépôt savoyard de Chambéry depuis décembre 2003. Auparavant, la traction était dévolue aux BB 66000 d'Avignon, mais celles-ci ont disparu avec l'augmentation du contigent de 67300 en Savoie pour couvrir les besoins Fret de la future Zone Locale. Ce train comporte essentiellement des citernes, ainsi que des couverts, mais ceux-ci sont un peu plus rares. L'arrivée à Neuville se fait théoriquement aux alentours de 12h - 12h15, mais celà dépend bien évidemment de la charge de la desserte (arrivée théorique à Sathonay à 11h47). Le retour est quant à lui programmé vers 16h15, mais il est assez souvent plus tôt (départ théorique de Sathonay à 16h51). De plus, la rame doit s'intercaler entre les TGV et les TER vers Bourg en Bresse entre Lyon St Clair et Sathonay, ce qui n'est pas pour faciliter l'acheminement. Le parcours est jalonné de PN à franchissement conditionnel ; on en compte près d'une vingtaine sur tout le parcours, d'où une vitesse moyenne peu élevée. |
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Ci-dessus, 3 vues du train de desserte de la Z.I. de Neuville (photos du 10 juin 2004) : à gauche, à l'entrée de la gare de Neuville, au milieu et à droite, lors du franchissement du P.N. 27, l'un des nombreux P.N. à franchissement conditionnel jalonnant la ligne. L'UM est nécessaire, malgré le faible tonnage emmené (seulement 3 wagons ce jour-là), du fait de la présence d'une rampe de 20 ‰ entre Lyon St Clair et Sathonay-Rilleux pour arriver sur le plateau. | ||||||||
Bien que fermée au trafic voyageur depuis plus de 65 ans, cette ligne fait l'objet de projets de réouverture depuis bien des années. Deux projets sont en compétition : soit on réouvre totalement la ligne jusqu'à Trévoux, avec une desserte de type TER, ou bien alors on convertit la ligne existante en tram jusqu'à la gare de Sathonay-Rillieux. Mais les 2 solutions posent problème ; pour la première, il faudra insérer les fréquences entre celles déjà existantes entre Sathonay et Lyon, qui voit déjà passer tous les TGV vers le nord ainsi que les TER vers Bourg et au-delà. Pour la seconde, l'arrivée à Sathonay pose un énorme souci, puisqu'il n'existe que 2 lignes de bus qui desservent la gare, dont la plus importante serpente dans Rillieux pour rejoindre Lyon. Il est bien question de faire monter un tram à Rillieux, mais on se dirige plutôt vers la solution du trolleybus, avec un énorme détour pour parvenir à la Part Dieu. Comme vous pouvez le voir, l'avenir de cette ligne, bien qu'il puisse paraître assez radieux, est encore loin d'être tracé... |
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