Le projet Railcoop se précise

Créée en 2019, la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) Railcoop a pour ambition, entre autres, de relancer une liaison ferroviaire directe entre Bordeaux et Lyon, abandonnée par la SNCF voilà près de 10 ans. Pour cela, l’une des premières prérogatives est de rassembler un capital social suffisant (1,5 million d’euros) pour pouvoir acheter sa licence ferroviaire et son certificat de sécurité, sésames sans lesquels Railccop n’aura pas le droit de faire circuler le moindre train. Et ce premier pari vient d’être gagné !

La SCIC a en effet réussi ces derniers jours à atteindre cette barre du million et demi de capital social, et est donc en capacité d’acquérir sa licence d’opérateur ferroviaire et son certificat de sécurité. Elle a notamment convaincu plusieurs collectivités locales (Département de la Creuse, villes de Gannat ou encore Vichy) d’investir et de s’investir dans le projet. La coopérative entend d’ailleurs lancer ses premiers services Fret dans le second semestre de cette année entre Capdenac et Toulouse.

Au niveau des dessertes voyageurs, Railcoop a également récemment apporté quelques précisions. Alors que la SCIC était initialement partie sur l’idée de louer du matériel neuf pour opérer ses premiers trains de voyageurs, l’idée a provisoirement été écartée, les constructeurs et loueurs n’étant pas en capacité de leur livrer le matériel nécessaire d’ici la fin 2022 et le lancement des premières circulations. Cette date n’est pas pour autant reportée ; Railcoop s’oriente désormais vers du matériel d’occasion, et plus précisément vers des X 72500 de la SNCF. Cette série de matériel est sur le déclin (les derniers éléments rhônalpins de la série ont été radiés à l’automne 2020), et a déjà circulé sur la ligne. Railcoop a un temps envisagé l’achat de matériel remorqué étranger (comme on peut le voir dans le reportage que l’émission Envoyé Spécial leur a consacré en janvier dernier), mais les coûts de réhabilitation plus ceux d’homologation du matériel ont eu raison de ce projet. L’emploi d’X 72500 permettra également de faciliter l’embauche des futurs conducteurs, dont une partie aura déjà conduit cette série, réduisant d’autant les coûts et durées de formation. L’aménagement intérieur des rames devra être rénové ; la question de l’aménagement de ce type de matériel pour la relation de nuit reste néanmoins l’une des grosses questions à résoudre.

La prochaine étape pour Railcoop va être la dépose des demande de sillons pour les premiers Lyon-Bordeaux auprès de SNCF Réseau courant avril, le retour sera normalement fait en juillet avant la confirmation définitive en septembre prochain. On en saura alors un peu plus sur les temps de parcours effectifs des futurs trains Railcoop. A l’origine, la coopérative envisageait un temps de parcours de bout en bout aux alentours des 6h45, on serait plus vraisemblablement vers les 7h15/30, soit un temps de parcours à peine inférieur de celui du temps de la SNCF et des X 72500 (qui, rappellons-le, ont notamment une cinétique d’ouverture et de fermeture des portes très lente, de l’ordre de plus d’une minute pour les deux opérations). Les prochaines semaines nous en apprendront donc un peu plus sur ces points et sur l’avenir et la viabilité économique du projet Railcoop !

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